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UNE COMMUNE N'EST PAS

UNE SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT

Non - Une commune n'est pas une société de développement ! 

Parmi les insanités parfois diffusées avec les meilleures intentions, il y a l'idée qu'une commune pourrait avantageusement être remplacée par une société de village, telle qu'il en existe partout, et dont l'utilité n'est guère contestée. Cette thèse frelatée est diffusée par les "pro-fusion" les plus acharnés, les quelques-uns qui ont des comptes à régler. 

Comme on le sait, le débat sur les fusions de communes porte notamment sur la question financière - qui n'est pourtant qu'un aspect des choses. Et ceux qui professent ou relaient de telles idées verraient souvent bien une commune remplacée par une société de développement, terme contemporain pour évoquer les sociétés de village précitées. Présenter les choses ainsi vise sans doute à fausser le débat et répandre la confusion, ce qui ne favorisera guère une prise de décision lucide. 

Il faut dire ici clairement que les communes, ni par nature, ni par fonction, ne sont des sociétés de développement. Nos communes sont des entités politiques qui découlent de principes constitutionnels, et qui traduisent, à leur niveau, le génie du fédéralisme. Ces principes sont adaptables, dans une certaine mesure et fort heureusement, à l'évolution de la société, d'où, par exemple, des concordats intercantonaux ou des ententes intercommunales pour la réalisation de certaines tâches. Tout cela n'est pas remis en cause. Comme entité politique, la commune possède une histoire, souvent longue et parfois mouvementée, des institutions, dont les éléments centraux sont le législatif et l'exécutif, une administration, des biens propres, elle décide de choses importantes pour la collectivité locale. 

Surtout, les citoyens délégués pour assurer son organisation et sa gestion sont des personnes indépendantes élues par la communauté pour s'occuper du bien public, elles sont aussi pratiquement quasi bénévoles, pour l'essentiel d'entre elles. Une société de développement, qui découle de la forme associative en général, ne possède pas les mêmes fondements légaux, ni les mêmes caractéristiques. Qu'elle soit d'origine privée ou publique, souvent le produit des deux, ces structures prennent leur place et leur sens dans l'entité politique qu'elles contribuent à "animer" et n'ont nullement vocation à la remplacer ! Rappeler cela donne vraiment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes, ce à quoi nos adversaires nous condamnent parfois et nous vous prions de nous en excuser ! 


Pour mieux percevoir encore ces différences, il faudrait conseiller la lecture de la Feuille des avis officiels du canton de Vaud (FAO), où, chaque semaine, une commune du canton se présente et dit sur elle ce qu'elle juge comme l'essentiel, photos à l'appui. Ainsi, nos communes livrent en bref les éléments saillants de leur riche histoire : parfois dès les premières implantations néolithiques et jusqu'aux faits marquants des 19ème et 20ème siècles, mieux à même d'éclairer les problématiques contemporaines. 


Inutile de préciser que, dans cette histoire récente, les sociétés de développement brillent par leur absence. Elles sont essentiellement une création d'après-guerre, contrairement à certaines sociétés de village (tir, gymnastique), qui peuvent être plus anciennes et qui représentent la frange traditionnelle. On remarquera là que les sociétés de développement visent des activités autres (voir la suite), spécialement l'animation, et qu'elles ont aussi souvent des activités à caractère économique ou touristique. 


Les mêmes articles de la FAO décrivent généralement bien le contexte actuel, les problèmes rencontrés, les réalisations et les défis à relever dans l'avenir. Il y est assez rarement question de fusion, n'en déplaise à nos détracteurs. Sur ce plan-là, dans sa démarche, le canton est souvent en échec, il peine à vendre sa centralisation, même avec quelques "sugus", et bute sur la difficulté de la « mise au pas » des peuples communaux ! 


Pour mieux voir encore ce que fait une commune, plutôt que ce qu'elle ne peut faire ou ne fait plus, on regardera avec profit la table des matières d'un rapport de gestion, document accessible à tous. On verra là rapidement, à travers les synthèses présentées, qu'on touche directement le cœur fonctionnel d'une communauté vivante. Les thèmes traités, les décisions prises, les données affichées, persuaderont rapidement qu'il ne s'agit pas d'une société de développement, au cas où certains auraient encore des doutes. 


Il n'en reste pas moins que les sociétés de développement sont utiles pour animer la vie locale, favoriser les affaires, distraire les citoyens ou les faire se rencontrer. On notera cependant que la plupart des gens ont maintenant de nombreuses possibilités, ailleurs et dans d'autres registres, ces associations étant parfois jugées moins utiles qu'avant, notamment dans les villes ou à leur proximité directe. 


Si les citoyens des villages environnant Montreux, naguère indépendants, se contentant de peu, pensent qu'une société de développement suffit à leur bonheur, à exprimer leurs besoins, ce qu'ils pensent de l'organisation collective et des projets à mener pour le bien de leur communauté, libre à eux. Et tant pis s'il ne s'agit que d'une volonté politique émasculée, traduisant ainsi, malheureusement, le déclin démocratique que beaucoup perçoivent. Personne n'est obligé de devenir comme eux ! 


Malgré le mauvais air ambiant, les communes suisses sont encore au nombre respectable de 2'136 au 1er janvier 2023 – Dieu merci.
 

 

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